Le Floating

Si vous êtes entrain de lire ces lignes alors je suppose que vous avez lu les articles précédents ou du moins que vous en maitrisez déjà les concepts.
Etant donné que je m'adresse ici au joueurs de niveau plus avancé, je ne m'attarderai pas sur les définitions de termes techniques dont les dénominations originales en anglais ont déjà conquis droit de cité parmi nous. Nous allons dans cet article ajouter une nouvelle arme à notre arsenal de jeu. Il n'est pas important de mettre un nom dessus et plusieurs joueurs
expérimentés l'ont intégré� à leur jeu avant que le principe ne soit défini et énoncé mais il est important de savoir à quoi le terme renvoie pour vos prochaines lectures.


Définition



Le floating (flottement) est un bluff à retardement. Dans sa forme simple, il consiste à payer une mise sur le flop avec une main très faible et sans tirage dans le but de bluffer le coup sur le turn ou la river avec une information supplémentaire donnée par l'adversaire. Plusieurs joueurs qui font des continuation bets ont des scrupules a envoyer une autre mise sur le
turn car ils pensent, à juste titre dans la plupart des cas, qu'il faut avoir quelque chose pour payer au flop. C'est un des cas où vous pourriez utiliser le float pour remporter le pot.

Supposons que vous jouiez une partie de nlhe 5$/10$, un joueur très agressif
relance à 35$ en middle position et vous décidez de payer avec 67 du cutoff. Le flop vient Q82 et l'adversaire mise 80$. Sa mise ressemble à un continuation bet et il est justifié sachant que vous aurez raté ce flop dans la plupart des cas. Votre adversaire a un éventail de main assez large et si vous estimez qu'il est peu probable qu'il batte une paire de dames a ce
stade vous pouvez tirer profit de la situation en le bluffant. Evidemment vous pourriez le relancer des le flop, mais vous verrez par la suite qu'il est souvent plus intéressant de le suivre uniquement. En payant vous envoyez ce message "j'ai quelque chose, je reste dans le coup".


Les clefs en main



Les joueurs médiocres font souvent plusieurs erreurs dont vous pourrez tirer

profit avec le float. Mais avant de floater vos adversaires en misant dès

qu'ils font preuve de faiblesse voici quelques points clef qu'il faut

retenir pour que votre bluff ait plus de succès.


En Heads Up


Vous ne devriez pas envisager de floater lorsque plusieurs adversaires sont

impliqués dans le coup. Les cotes combinées de plusieurs adversaires d'avoir

amélioré au flop ou au turn sont trop élevées pour tenter de bluffer le

coup. Cette technique ne fonctionne principalement que contre un adversaire.


La structure du flop



Il faut majoritairement tenter le float sur un "dry flop". Les flops de type

AKJ ou T98 ne sont pas idéals pour floater votre adversaire, en plus de la

cote d'avoir amélioré au flop il aurait aussi dans plusieurs cas trouvé un

tirage et n'abandonnerait pas le coup suite a votre mise au turn.


Choisir l'adversaire



La lecture de l'adversaire est primordiale, vous devez pouvoir délimiter son

éventail de jeu et sa propension a payer des tirages ou faire des call hors

limite avec des jeux très faibles. Vous ne voudriez pas tomber par exemple

sur le joueur qui ne veut pas lâcher son AK et qui finalement se retrouve

devant avec hauteur as en payant votre bluff.


La position



Avoir la position sur l'adversaire n'est pas une condition sine qua non pour

le floating mais est néanmoins un avantage certain. Vous devez avoir plus

tendance a floater en position que l'inverse, si vous parlez après votre

adversaire vous pouvez facilement jeter après un second bullet alors que

hors position une seconde mise au turn donne mois d'information.


Attention au pot control



Souvent, les joueurs expérimentés préfèrent checker le turn dans certaines

situations pour contrôler la taille du pot si ils ont un jeu fait mais pas

max. Je peux par exemple checker le turn avec AQ sur AJ8 7 pour ne faire que

payer la mise à la river plutôt qu'être confronté a un check raise au turn

qui me met dans l'embarras. Apprenez a repérer ces situations et n'insistez

pas dans un bluff désespéré a la river.


La frequence



Un dernier point reste a développer mais il est plus simple à assimiler par

la pratique. A quelle fréquence est ce que je peux tenter un floating? A

chaque fois que la situation s'y prête mais sans toute fois en abuser,

certains avancent des chiffres mais les cas selon le type de tables

adversaires etc sont trop différents pour pouvoir s'y fier. A vous d'en

juger donc.


Conclusions



Au final, le floating vous aura permis d'obtenir une information

supplémentaire que ne vous donne pas un bluff directement au flop et ce pour

le même ratio par rapport au pot. Un autre avantage, la crédibilité. En

attendant le turn pour relancer votre pattern représente plus un monstre

qu'une relance au flop, la plupart des joueurs attendent le turn pour

relancer avec un brelan pour grossir le pot et en effectuant un float vous

êtes parfaitement crédible dans ce rôle. La crédibilité de votre bluff doit

toujours être un point à préparer pour qu'ils aient plus de succès. Les

joueurs anglophones du forum 2+2 ont d'ailleurs énoncé deux "théorèmes" a ce

sujet. Le Baluga theorem: Un raise au turn signifie que l'opposant peut

battre une paire, ce qui se révèle souvent vrai, et le Yeti theorem qui

concerne le 3bet sur un flop anodin avec une paire au flop et serait a

99.99% un bluff les joueurs ayant plus tendance a attendre le turn avec un

monstre même si il y a eu beaucoup d'action au flop. Ce dernier est plus

sujet a discussion mais correspond parfaitement a ce que cet article

explique a propos de la crédibilité d'un bluff.

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